Témoignages

Qu’en disent lesfamilles…

«Heureusement que vous êtes là pour mettre de la vie et de lacouleur!»

«Ici, grâce à vous, il fait beau…»

Lors d’une de mes visites au home de l’Ermitage, je trouve matante assise au salon, à côté d’une pensionnaire avec laquelle elle a une grandeaffinité. Elles sont presque inséparables. Ma tante se lève sans hésiter, me prend par la main et me dit«Viens, on y va!», m’entraînant vers l’espace d’animation.

Là une grande table offre en son centre toute une gamme dematériaux aux couleurs et textures variées, tissus, plumes, ballons... Les deuxanimatrices poétiquement et joyeusement habillées, chapeaux fleuris ettabliers de jardinier, donnent le ton, apportant d’entrée la touche fantaisiste à ce beauclimat de création.

L’animatrice nous place aux côtés des autres pensionnaires et,déposant un tapis, un tulle, en face de nous, nous invite à créer notrejardin. Puis elle offre la première fleur... Pour moi c’est la surprise et je suis très heureuse de pouvoirvivre ce moment avec ma tante. Notre connexion, rare complicité, est ravivée. Noussommes vraiment ensemble, appréciant la beauté des couleurs, la douceurde certains tissus, la légèreté de la plume... partageant à nouveau «l’amourdu beau», la joie, la fantaisie, l’ouverture créative de l’imagination. L’échange verbal étant maintenant très limité, cela me fait chaudau coeur de sentir combien nous pouvons encore partager concrètement de belleschoses ensemble tout en étant avec les autres aussi. Je «retrouve» ma tante, notre lien, et je vois aussi ce quepeuvent s’apporter les pensionnaires entre eux.

Je suis touchée par la dynamique du groupe. Les chants entonnés ou murmurés par certains, bien écoutés par d’autres, mettent de l’entrain et font naître des sourires de joie. Les regards s’illuminent. Chacun a devant lui son jardin et univers personnel, unique, différent, et parait plus présent, «heureux».

Cette activité touchant au réveil des sens et à la participation active créative, ravive la petite flamme intérieure et favorise la connexion avec l’entourage. Il y a une lumière qui se rallume! Une fois le matériel rangé et les animatrices parties, ma tanteest allée vers chacune des pensionnaires présentes, avec une caresse sur la joue,elle leur a dit des petits mots gentils. Les échanges de sourires confiants, de regards chaleureux, l’expression tranquille d’une affection bien présenteentre eux m’ont profondément touchée. Quel réconfort et quel bonheur de voir que la personnalité et lesqualités de sociabilité de ma tante peuvent encore s’exprimer ainsi, de façonjoyeuse, chaleureuse, bien vivante.

Claude Christen


 
 

Le Colporteur’Couleurs vu par un médecin de home

Les grands homes du canton de Neuchâtel ont environ 50% de leur effectif de pensionnaires qui est atteint de maladie d’Alzheimer. Les troubles du comportement sont les complications les plus fréquemment rencontrées et il est souvent difficile de mettre en place une animation de longue durée permettant aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer d’en tirer un certain profit sur le plan ludique ou sensoriel.

L’animation faite par les Colporteurs’Couleurs offre à ces pensionnaires un réveil sensoriel intense avec des objets de couleurs différentes, souvent vives, de formes différentes et de consistances différentes, rugueuses, lisses, chatoyantes, douces… qu’ils peuvent toucher, mettre sur leur corps, se lancer les uns aux autres, commenter.

Quand Rose et Marguerite arrivent dans le service avec leur panoplie d’objets divers, c’est la fête; les pensionnaires se bousculent et viennent voir de quoi il s’agit. Cinq à dix personnes atteintes de maladie d’Alzheimer participent à la séance Colporteur’Couleurs qui va durer plus d’une heure. Leurs sens vont être éveillés et leurs visages vont s’illuminer. Un élément essentiel est le calme et l’absence d’agitation qui vont régner pendant toute la séance.

Dans la prise en charge de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les moyens pour diminuer une éventuelle anxiété sont peu nombreux en dehors des médicaments. L’animation apportée par les Colporteurs’Couleurs est un de ces moyens non médicamenteux.

Philippe Babando, médecin gériatre du Home la Résidence au Locle

 

Questions à une infirmière-cheffe

Quel est l’intérêt de former des Colporteurs’Couleurs?

Notre mission étant d’offrir au quotidien une qualité de vie aux résidants qui nous sont confiés, il est donc indispensable de faire en sorte que les soignants aient les compétences nécessaires ce qui sous-entend «développer des compétences en termes de qualité de présence, d’intervention, d’observation, d’écoute…»

Qu’apporte cette activité aux résidants?

Leur quotidien se vit à travers les émotions… susciter et accueillir des émotions leur permet de rester «vivant, d’exister et d’être» dans le moment présent.

Cela fait maintenant 8 ans que le Colporteur’Couleurs a pris place dans votre institution. Quel bilan tirez-vous?

Sur 12 personnes formées (aide-soignante et accompagnatrice-animatrice, ASE), 9 exercent encore dans l’EMS. Le bilan est positif, les Colporteurs’Couleurs ont trouvé leur place et les bénéfices sont présents même en dehors des «visites C’C». Dans le travail quotidien (soins et animations), les attitudes ont changé, les animations se sont inspirées des étapes du C’C. Des liens s’étant développés entre les C’C des différents secteurs, la collaboration qui en découle s’en est trouvée améliorée et donc bénéfique pour le résidant. Il y a deux jours de visite/mois (matin et après-midi au total 4 avec 3 C’C à chaque fois).

Comment voyez-vous l’avenir du Colporteur’Couleurs? Est-ce que le Colporteur'Couleurs et d’autres approches pourraient s’enrichir mutuellement?

Le Colporteur'Couleurs a un bel avenir! Différentes approches enrichissent déjà celle du C’C et vice versa: toutes les formations permettant de mieux se connaître «soi-même», de développer son sens de l’observation, de connaître les différents stades des démences, différents types de démence, et surtout quelles attitudes avoir dans le sens de «où en est la personne? Quels sont ses ressources et ses déficits» et comment ajuster nos interventions.

Angèle Chayer Zufferey


 

Témoignages : familles, médecin, infirmière-cheffe

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